CONSEIL SYLVIANNE SPITZER

EN PROFILAGE CRIMINEL

et CRIMINOLOGIE EN ENTREPRISE

 

 

 

 

 

LA VICTIMOLOGIE CRIMINELLE

 

 

 

Copyright mars 2004 – juin 2009, Sylvianne Spitzer

 

 

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Il sévissait depuis un 2007 dans le quartier de la République à Paris. Il violait des femmes de 20 à 30 ans qui rentraient chez elles tard le soir dans le quartier de La République à Paris. L'agresseur, un homme de 27 ans "d'origine polonaise" a été mis en cause dans sept affaires de viols et agressions sexuelles.

 

Chacune de ses victimes était une femme entre 20 et 30 ans. L'homme les abordait systématiquement autour de la place de la République, au moment où celles-ci regagnaient, seules, leur domicile, la nuit. Après les avoir suivi, il se glissait alors dans le hall de leur immeuble juste avant que la porte ne se referme. Le prédateur sexuel agissait toujours selon le même mode opératoire, avec violence, plaquant ses proies contre le mur afin que ses victimes ne puissent plus réagir, avant de procéder à des attouchements allant parfois jusqu'au viol.

 

Une empreinte retrouvée sur le lieu de l'un de ses crimes, courant septembre 2008, a permis de l'identifier grâce à son ADN. C'est le logiciel Corail de la police qui a permis de faire le rapprochement entre les sept affaires.

 

Il aura fallut attendre un an avant que les rapprochements d’affaire soient effectués. Pourtant ces victimes présentaient des similitudes dont certaines très apparentes : les victimes étaient toutes de femmes, habitant le 10ème arrondissement de Paris, rentrant à pied du travail, seules, en soirée et elles ne sont pas sur leurs gardes.

 

Ces similitudes suggèrent des indices sur l’agresseur et fourni au « profiler » des informations essentielles non seulement sur le commettant, mais sur les victimes. Ces informations réunies se réfèrent à la « victimologie » ou l’étude des victimes. C’est l’examen de leur style de vie, de leurs antécédents, leur antécédents médicaux, leurs caractéristiques physiques… Dans le but que cet examen approfondi permettra de mieux de connaître leur agresseur.

La victimologie est importante dans le processus d’enquête car elle ne nous dit pas seulement qui est la victime mais nous propose aussi des informations sur les raisons pour lesquelles cette victime est choisie.

Souvent l’agresseur se « retient » jusqu’à ce qu’il trouve la victime qui répond à ses besoins, ses désirs ou ses fantasmes.

C’est pourquoi la façon dont est sélectionnée la victime est importante et donne un aperçu des pensées de l’agresseur qui influent sur ses comportements. Si nous pouvons déterminer comment se comporte l’agresseur, nous serons mieux à même de prévoir ses comportements futurs en vue d’une arrestation.

Les concepts de « méthode d’approche »[1], de « méthode d’attaque »[2] et « d’évaluation des risques »[3] sont attachés à la victimologie.

 

Si nous connaissons en détail la victime (par exemple si elle est prudente), nous serons capables de déterminer, en s’appuyant sur l’analyse de la scène de crime, comment elles ont été approchées, mais aussi attaquées puis mises sous contrôle.

 

Si ces informations ne peuvent être obtenues par l’analyse de la scène de crime, alors l’analyse globale des risques pour la victime, c’est-à-dire ses risques d’être victimisé, sera envisagée. Si on y ajoute l’analyse des risques que l’agresseur a du prendre pour obtenir cette victime, nous obtiendrons une image globale de qui était la victime et de ce qui a conduit l’agresseur à choisir cette personne en particulier.

 

Il nous sera possible proposer à la fois des méthodes proactives en vue de l’arrestation de l’agresseur, mais aussi des actions de prévention afin de protéger d’éventuelles futures victimes.

 

 

La victimologie a traditionnellement été la grande oubliée comme composante d’un crime. Ne pas s’intéresser à la victime lors d’une enquête criminelle, c’est rater des informations importantes et pertinentes. Plus on dispose d’informations complètes, plus les stratégies d’enquête peuvent être précises et efficaces.

 

TURVEY, B.E. (1999), Criminal profiling : an introduction to behavioural evidence analysis, London, Academic Press

 

HOLMES, R., HOLMES, S. (1996), Profiling violent crime : an investigative tool, Thousanf Oak, Sage Publications

 

KARMEN Andrew (2006), Crime Victims: An Introduction to Victimology, 6th ed., Wadsworth Publishing

 

© Sylvianne Spitzer

 

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[1] Méthode d’approche : La façon dont un agresseur approche sa victime. Permet d’obtenir des informations sur l’insertion sociale, la force physique, les capacités à manipuler et charmer de l’agresseur.

[2] Méthode d’attaque : Ce sont les mécanismes par lesquels un agresseur prend le contrôle de sa victime. Cela peut être la force physique, la menace, l’usage d’une arme…

[3] Evaluation des risques : Concerne : 1. les risques pour une personne donnée d’être victimisée ; 2. les risques qu’un agresseur va devoir prendre pour obtenir sa victime.