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LA RECONSTRUCTION D’UNE VIE APRES LE DECES Ce qu’est une autopsie psychologique Copyright mars 2004 – juin 2009, Sylvianne
Spitzer psychologie
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1- Pourquoi un profil victimologique ?
Dans le
processus de construction d’un profil criminel l’approche victimologique
répond à trois missions : n
Tenter de trouver un ou des dénominateur(s) commun(s)
entre des victimes afin de mieux approcher les motivations de l’agresseur et
d’aider à la prévention n Il
s’agit de tenter de définir des personnes « à risque » afin de
mettre en place une action de prévention (via les médias par exemple). n
Proposer des techniques d’interrogatoire de
suspects aux membres de forces de l’ordre n Le fait
d’en savoir beaucoup sur la victime nous permet d’en savoir plus sur
l’agresseur et sur les tactiques qui pourraient être mises en œuvre afin
d’arriver à faire reconnaître les faits au coupable : techniques
d’interrogatoire, mise en scène, mots ou expressions à utiliser,
comportements à adopter… n
Suggérer des techniques pro-actives aux forces de
l’ordre afin de faciliter l’arrestation La
connaissances des motivations de l’agresseur va permettre de tenter de mettre
en place des techniques pour faire sortir l’agresseur au grand jour (appâts,
articles dans certains magazines, …) et si possible en un endroit précis. 1.1 -
Définition de l’autopsie psychologique
Tout
d’abord, il nous faut distinguer deux expressions : -
l’analyse victimologique, -
l’autopsie psychologique. Si
toutes deux se réfèrent à la reconstruction de la psychologie de la victime,
la première expression s’applique aux victimes survivantes, tandis que la seconde
expression s’applique aux victimes décédées. La
notion « d’autopsie psychologique » qui est celle qui nous
préoccupe ici est née dès 1920 de l’étude des victimes à comportements
auto-destructeurs et plus particulièrement des comportements d’autolyse
(suicide). L’expression n’apparaîtra en fait qu’en 1958 sous la férule de
Théodore J. CURPHEY. La méthode verra son application se développer dès 1961
sous l’impulsion d’Edwin SCHNEIDMAN lorsqu’il rédige une méthode de
détermination des causes d’un décès (suicide ou mort accidentelle) à l’usage
des médecins légistes. Clarifiée
depuis 1981, l’autopsie psychologique se définie comme la procédure utilisée
pour reconstituer la vie de l’individu avant le suicide, en particulier son
style de vie, ses pensées, ses sentiments et ses comportements manifestés
durant les semaines ayant précédé le décès, et ce dans le but d’arriver à une
meilleure compréhension des circonstances psychologiques ayant contribué au
décès. Cette
procédure s’est petit à petit étendue à d’autres types de décès :
asphyxiophilies, noyades, décès par balle, empoisonnements, accidents de la
route, pendaisons et morts équivoques. C’est pourquoi l’autopsie
psychologique a trouvé toute son application dans le cadre du profil criminel
et sa définition s’en trouve ainsi élargie à une meilleure compréhension des
causes du décès (mort naturelle, accidentelle, suicide, homicide) et de
l’implication de la victime dans sa propre mort. 1.2 -
la victime en tant que personne
La victime est un être humain. Elle n'est pas la construction de nos
préjugés ou de nos valeurs, de films ou de romans. Elle est -ce dont nous
avions peur- comme notre sœur, notre fille, notre fils, notre mère, notre
père, notre conjoint, notre ou nos ami(s). Pour
apprendre qui était la victime, il ne faut pas rentrer dans une de ces deux
catégories de réactions. Sinon le contexte du profil n'apparaîtra pas et le
profil ne présentera pas les relations entre victime et agresseur mais celles
entre victime et enquêteur !). Aussi, il faut toujours procéder avec
l'idée que la victime mérite notre attention. Le
"profiler" va passer plus de temps à examiner l'histoire de la
victime qu'à se pencher sur le criminel. Le profil de la victime va fournir 3
points : le contexte, les relations et des orientations d'enquête. Dans une affaire, il faut se demander quel besoin l'agresseur
satisfait en sélectionnant cette victime. Souvenez vous qu'en général les
criminels ne commettent pas leurs crimes par accident. Ils ont leurs propres
raisons -parfois floues- d'interagir avec cette victime. Si on peut comprendre pourquoi et comment l'agresseur a sélectionné sa
victime, alors on devrait aussi être capable d'établir un lien ou des liens
entre la victime et son agresseur. Ces liens peuvent être géographiques,
temporels, spatiaux, relatifs au travail, à l'école, aux loisirs. Ils peuvent
se croiser de temps en temps. Les possibilités sont illimitées. On a aussi
une meilleure chance de prévoir le type de victime qu'il choisira dans le
futur. Cela donne une orientation à l'enquête. Si on considère le niveau de prise
de risque de l’agresseur, une victime qui mène une existence marginale,
solitaire, sans famille, dont on ne s'aperçoit pas tout de suite de la
disparition, est considérée comme une victime "à bas risque" du
point de vue de l’agresseur. Il s'agit, par exemple des auto-stoppeurs, des
prostituées, des SDF, de marginaux en rupture ou de mineurs en fugue. La
victime "à bas risque" concerne aussi toute personne non susceptible
de se défendre ou de résister, personnes seules, femmes, personnes âgées,
enfants livrés à eux mêmes et à la rue. A
l'inverse, la victime "à haut risque" pour l’agresseur correspond à
la personne socialement intégrée qui vit en famille, possède des collègues de
travail, des voisins, et dont la disparition ne passera pas inaperçue. Il en
est de même pour celle susceptible de se défendre, de résister et de
compromettre ainsi la santé physique d'un agresseur ou d'apporter un
témoignage accablant. Même si
le processus de sélection de victimes par un agresseur semble aléatoire, on
peut toujours en tirer des conclusions (sur le type d'approche par exemple). D’un
point de vue purement théorique, on peut se demander s’il existe
nécessairement un appariement victime/agresseur. Serge Raymond, psychologue
expert, propose une approche dite « d’effraction spatiale » par la
victime. L’agresseur, lors de la montée fantasmatique, se retrouve en
position de prédateur. Toute personne répondant à des critères précis, mêmes
symboliques, et se présentant dans l’espace de l’agresseur devient
« la » cible. Ainsi la scène de crime fantasmée, créé la victime.
Celle-ci n’a plus que se présenter… Daniel
ZAGURY, psychiatre expert, spécialiste des tueurs sériels, défini la
rencontre agresseur/victime comme un « coup de foudre monstrueux ».
La victime possède un principe vital dont l’agresseur est privé. Il y a
tentative de captation d’énergie, de revitalisation à différencier de tout
désir sexuel. Il y a un état mental d’emprise sur l’image d’une victime (femme)
terrorisée au lieu de terrorisante à un moment donné, dans un endroit donné. On cerne
bien ici qu’en ce qui concerne le « choix » de la victime, cela met
en jeu des interactions complexes entre les caractéristiques psychologiques,
sociologiques de l’agresseur et de la victime à un instant « t ».
La tentative d’appariement agresseur/victime est une approche trop simpliste. La
victimologie, c'est considérer la victime en tant que personne. Tant que nous
ne savons pas qui était la victime, comment elle vivait, il est impossible de
se prononcer sur le contexte de son décès et/ou sur les événements qui y ont
menés. 1.3 -
jusqu'a quand remonter ?
Reconstruire
les dernières activités connues de la victime et son emploi du temps est essentiel
à la compréhension de la victime en tant que personne, à la compréhension de
ses relations à son environnement, à d'autres événements et pour comprendre
comment la victime est devenue acquise à son agresseur. Le
"profiler" doit se familiariser avec les dernières activités de sa
victime pour ainsi déterminer, dans la mesure du possible, pourquoi et
comment une personne peut être à un temps et à un endroit donnés auxquels
l'agresseur a pu avoir accès. Une
bonne approche pour construire le déroulement des événements survenus est de
suivre ces quelques étapes : §
Recueillir toutes données et faits objectifs §
Collecter toutes les photographies de la
scène de crime §
Recueillir tous les témoignages §
Construire un déroulement des événements
et des localisations afférentes §
Construire une carte des déplacements de
la victime dans les dernières 24 heures §
Aller soi-même, si possible, dans les pas
de la victime dans les dernières 24 heures §
Dans la mesure du possible, relever tous
les éléments imprévus d'arrière plan des déplacements (présence de véhicules,
de personnes, d'activités,..) avant, pendant et après que la victime aie été
"choisie". Il est possible que l'agresseur aie utilisé
l'opportunité fournie par un de ces éléments
pour agir. Le but est d'essayer de déterminer : §
L'endroit précis auquel la victime a été
"acquise" à son agresseur §
L'endroit où la victime a été attaquée §
Comment la localisation de l'attaque est
vue du reste de l'environnement §
Si l'agresseur avait besoin de se familiariser
avec la localisation ou avec les moyens d'y accéder avant de passer à l'acte §
Si s'emparer de la victime dépendait d'un
« timing » ou d'un cheminement bien précis et quelles personnes
pouvaient avoir connaissance de ce besoin spécifique §
Si la connaissance du cheminement demande
et/ou indique une surveillance antérieure des lieux §
Si ce cheminement plaçait la personne en
situation de victime à haut ou bas risque §
Si la traque de la victime sur ce
cheminement plaçait l'agresseur en situation à haut ou bas risque Il est
très important de traiter tout ce qui paraît évident. En effet, tout
agresseur a un lien avec sa victime. Ces liens existent bien plus souvent
qu'on ne le croit, surtout lors de la première agression commise par un
criminel. Il faut enquêter sur toutes les relations possibles entres plusieurs
victimes et les suspects. Ne pas éluder d'hypothèses. Mais en victimologie
comme dans toute autre matière, si une hypothèse ne peut être supportée par
des preuves, elle ne doit pas être incluse dans le profil. 1.4 -
Méthodologie de l'autopsie psychologique
L’autopsie
psychologie se divise en deux parties principales : §
Les auditions des membres de la famille et des
proches §
Les entretiens avec la famille sont menés en face à
face avec leur consentement préalable sous forme d’un entretien concernant la
vie quotidienne de la victime, ses comportements, les facteurs familiaux, la
prise de toxiques et tous événements de vie récents. Le
recueil de tous documents médicaux, psychiatriques ou relevant d’un autre
domaine pertinent relatifs au décédé Il
s’agit ici de rencontrer les professionnels de santé qui ont approché la
victime récemment (12 derniers mois). Un questionnaire permet d’évaluer l’état
de santé de la victime, les soins dont elle bénéficiait, ses fragilités
psychiques et ses modes de fonctionnement avant son décès. Dans une
affaire impliquant une personne qui semblait être seule au moment de sa mort
les questions généralement soulevées sont de savoir si la cause du décès est
d'origine naturelle, accidentelle, suicidaire ou par homicide ou si la scène
de crime a été maquillée pour faire penser à une de ces solutions. Mais la
réponse n'est pas toujours accessible à partir des informations disponibles.
C’est en réalisant une étude approfondie du type de vie et de l'histoire de
la victime, qu’une détermination plus précise des causes de la mort peut être
approchée. Trois catégories d'informations doivent être considérées au cours d'une
autopsie psychologique : §
L'analyse des coups et blessures §
L'état d'esprit de la victime §
La santé mentale de la victime et ses antécédents Pour
évaluer les coups et blessures portés à la victime, une analyse complète est requise.
Cela veut dire qu'il faudrait à l'idéal examiner les blessures sur la
scène de crime et lors de l'autopsie (lorsqu'elles ont été nettoyées). Ce qui
veut dire aussi avoir un accès à tous les documents relatifs à la scène de
crime et à l'autopsie (photographies, vidéos, rapports…). Les
questions qu'il faut se poser sont si les blessures montrent qu'il y a eu des
hésitations, si la victime n'a pas pu se causer à elle-même les blessures, à
quel emplacement ont été trouvées les armes et quelles sont les causes
précises du décès. Afin
d'évaluer l'état d'esprit de la victime avant sa mort, une étude complète de
ses antécédents est nécessaire (histoire, habitudes, personnalité). Cela
demande de réaliser des entretiens avec la famille de la victime et les amis
passés ou présents de la victime. S'il existe une note laissée par la
victime, il faut l'analyser et effectuer une comparaison d'écriture
manuscrite avec d'autres échantillons. Si il est démontré que la note est
bien de la main de la victime, le contenu peut renseigner sur son état
d'esprit et ses motifs. La victime peut aussi avoir écrit à ses amis ou à des
proches ou avoir annoté son journal intime. Cette analyse s’avère d’une
importance capitale dans les cas de décès équivoques car elle permettra de
déterminer les raisons exactes de la mort (suicide ou homicide par exemple). Notons
que dans les cas apparents de suicide, il faut rechercher s'il existait des
signes antérieurs de conduites suicidaires. (Ces signes sont le fait de se
débarrasser des ses biens, une gaieté ou un calme émotionnel soudains après
une dépression, le fait de parler au passé, un isolement social, des
changements extrêmes dans les habitudes et les activités, une accumulation
d'événements stressants, le décès récents d'amis ou de proches). Pour
évaluer l'état de santé mental de la victime, il faut chercher à savoir si la
personne était traitée par des soins spécialisés par exemple, si elle prenait
des médicaments. Ces
simples exemples de recherches sur l'histoire de la victime sont rarement
réalisées dans les affaires à caractère et les homicides. Ce qui a pour effet
de les décès par autoérotismes sont souvent étiqueté en homicides, en suicide
ou en cause de décès non déterminée. De la même façon, un homicide camouflé
en suicide ou en accident pourra ne pas avoir été perçu. Voici
ci-dessous une proposition de guide d’autopsie psychologique dans le cadre du
profil criminel. Guide
d’autopsie psychologique
… et
tout autre indice qui paraît pertinent pour un cas donné… Précisons
qu’en matière d’autopsie psychologique dans le cadre d’évaluation du suicide il
existe des questionnaires standardisés pour les questionnements relevant de
la famille de la victime et des professionnels de santé. Pour des raisons
diverses, aucune standardisation n’a encore vu le jour dans l’usage de la
technique du profil criminel (manque de recul, nombre de cas
« profilés » insuffisants, volontés de certains à ne pas mettre en
place la possibilité d’une contre-expertise…). De façon personnelle, je pense
que le profilage criminel ne trouvera sa crédibilité (tant méthodologique que
scientifique) qu’en accédant à des opportunités de théorisation et non à une
approche purement descriptive au cas par cas. C’est pourquoi je propose cette
grille d’autopsie psychologique, guide aux fins de nous donner les
opportunités de comparer et de valider les modes de construction utilisés
aujourd’hui au sein de la communauté des « profilers » et de jeter
les bases descriptives d’une future théorisation victimologique dans le cadre
du profil criminel. 1.6 - Que nous apprend l’autopsie psychologique
sur l’agresseur ?
Le
fantasme étant planifié, la victime est choisie. Elle joue un rôle, celui que
l'agresseur a besoin qu'elle occupe pour que son fantasme devienne réel. La
victime devient alors un élément de renforcement. Le passage du fantasme au
comportement demande un renforcement permanent et par voie de conséquence une
succession de victimes. Le fantasme devient le motif et construit la
signature de l'agresseur. Le fantasme est un moyen, un processus de contrôle
de la situation. Il faut donc chercher à le restituer pour cerner les
motivations profondes de l’agresseur. Avec une
victime vivante, l'agresseur peut jouer un rôle, peut utiliser la torture.
Certains agresseurs ne sentent pas qu'ils ont le contrôle tant que la victime
n'est pas morte, aussi ils tuent leurs victimes relativement tôt. Une fois
que la victime est morte et sous contrôle, ils peuvent contrôler le corps à
volonté par divers moyens tels que des mutilations post mortem, la
déféminisation et de nombreux rituels. Mais les fantasmes principaux restent
la peur et l'humiliation chez la victime qui permet à l'agresseur de dominer
le monde qu'il a créé (localisation de l'agression, choix du script à
utiliser avec la victime, utilisation d'armes ou non, type d'armes utilisées,
mutilations). Plus il
y a de victimes sur une courte période de temps plus la force et la violence
s'accroissent. Plus les victimes résistent et plus la situation perdure et
plus l'agresseur en ressent du plaisir et de la satisfaction. Pour ressentir
du plaisir dans la réponse de la victime (humiliation, souffrance et
soumission), l'agresseur doit d'abord comprendre ce qui humilie, terrorise ou
soumet la victime. En général les agresseurs sexuels ont une compréhension
très claire des conséquences de leur comportement sur leur victime. En fait,
ils se sentent bien de savoir que leurs victimes se sentent mal. L'agresseur
considère qu'il fait une faveur à la victime, il lui fait partager son
fantasme, ses sentiments personnels. A partir de l’analyse biographique et médico-légale de la victime, on
tentera donc de cerner les motivations de l’agresseur mais aussi sa
personnalité. Est-il atteint d’une maladie mentale ? Certains éléments
de dépersonnalisation sur le corps de la victime peuvent le montrer. Recherchait-il
une gratification sexuelle ? Les indices trouvés sur la victime
permettent-elles de pencher pour une paraphilie (gérontophilie,
pédophilie…) ? Y-a-t-il eu mise en scène du corps ? Le psychopathe
va tenter de maîtriser le lieu du passage à l’acte, les circonstances et le
corps de sa victime. Conclusions
L’analyse
de la victime représente la moitié du travail lors de la construction du
profil criminel. Dans la majorité des situations d’agressions, la victime
connaissait son agresseur. Et même lorsque ce lien semble ténu voire absent,
la victimologie peut nous aider à comprendre les motivations de l’agresseur
qui ont entraîné la transformation d’une personne en une cible puis en une
victime. Ainsi La
procédure d’autopsie psychologique répond à trois points : comprendre
les facteurs circonstanciés et psychosociaux qui ont pu faciliter la survenue
du décès, aider à la détermination des causes du décès, cerner la
personnalité et les motivations de l’agresseur. L’autopsie
psychologique se base sur les informations obtenues de sources variées
(famille, proches, amis, collègues…, mais aussi témoignages, rapports de
police, enregistrements, rapport d’autopsie…). Il s’agit de récolter le plus
de données possibles sur les événements de vie, les comportements et la
personnalité de la victime. Cela
permettra ainsi au « profiler » de déterminer de la façon la plus
réaliste possible les différentes hypothèses de scénarii de la rencontre
agresseur/victime. BIBLIOGRAPHIE §
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violents, PUF, 1996 §
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ZAGURY D., Du malaise psychopathique dans la
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