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PROFIL CRIMINEL : PETIT HISTORIQUE Copyright mars 2004 – juin 2009, Sylvianne
Spitzer psychologie
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Le profilage n’est pas un métier ni un "job". C’est une compétence d'expertise judiciaire multi-disciplinaire qui se nourrit du développement de autres domaines. Le profilage criminel
est une sous catégorie des techniques d’enquêtes criminelles. Le processus
d’inférence des caractéristiques d’individus responsables d’actes criminels
est généralement rapporté à la notion de profilage criminel. Le profilage
criminel « moderne » s’appuie sur la criminologie (études des comportements
criminels), la psychologie et la psychiatrie (études des comportements et
maladies mentales), la criminalistique (étude des preuves physiques) et tout
autre science humaine qui peut s'avérer nécessaire au moment de l'enquête
(anthropologie, géographie, sociologie,...).
Cela commence
en 1484 lors de la publication du "The Malleus Maleficarum". Ce
livre est le premier ouvrage sur le profilage criminel à l'usage des
enquêteurs spécialisés dans la chasse aux sorcières. Le profilage
criminel implique de s’intéresser à deux sujets : les origines des
comportements criminels et les classifications des comportements criminels.
Ces deux points sont couverts par la criminologie : étude des crimes, des
criminels et des comportements criminels. Cela implique des informations à
jour de la criminalité et le développement de théories pour aider à la
compréhension de ces faits. Cesare
LOMBROSO (Italie 1835-1909) est considéré comme le premier criminologue à
avoir tenter de classifier les criminels pour réaliser des statistiques. En
comparant des informations sur les multiples agresseurs (race, age, sexe,
caractéristiques physiques, scolarité, région), LOMBROSO en a déduit que les
origines et les motivations du comportement criminel pourraient être
comprises et donc prédites. Pendant les
meurtre de Whitechapel en Angleterre en 1888, le docteur George PHILLIPS,
chirurgien légiste a tenté d’inférer les caractéristiques du criminel à
partir du comportement du criminel avec ses victimes. Au XXème
siècle, fleurissent des théories biologiques variées qui tentent de relier le
caractère au biotype. Le criminologue allemand Ernst KRETSCHMER a avancé
qu’il existait une importante corrélation entre la physiologie corporelle, le
type de personnalité et le potentiel criminel.
Mais c'est le
travail du psychiatre américain James BRUSSEL à New York, qui est considéré
comme ayant produit une avancée considérable dans le processus de profilage
criminel au sein de la pensée d’investigation. En tant que clinicien, son
approche du profilage fut celle du diagnostic. La méthode du Dr BRUSSEL
incluait le diagnostic des troubles mentaux de l’agresseur potentiel à partir
des traces de comportements sur la scène de crime. Il inférait les caractéristiques
de l’agresseur, en partie en comparant leur comportement criminel avec ce
qu’il avait appris auprès des comportements de ses patients atteints du même
trouble mental. Dans les années
60, Howard TETEN commença à développer son approche du profilage criminel. En tant
qu’agent spécial du Federal Bureau of Investigation (FBI), Howard TETEN
initia son programme de profilage en 1970. Il enseigna les techniques de
profilage criminel et leur utilisation conjointe avec d’autre techniques
d’investigation. C’est la même année qu’il construisit son premier profil. De 1980 à
1990, les criminologues se sont intéressés aux tueurs en série et au
profilage. L’un des premiers fut Philip JENKINS qui, en 1988, a écrit un
article intitulé « the serial killer panic de 1983 à 1985 ». On retrouve
d’autres criminologues sur cette même période : Kim ROSSMO, Ronald HOLMES,
Richard KRAUSE entre autres. Autour de 1992, certaines études furent
conduites par David CANTER au sein de l’Université de Liverpool. Son approche
est dite « inductive » (par opposition à l’approche « déductive » du FBI) et
il met en place l’utilisation de méthodes géospatiales qui va devenir le «
profilage géographique ». Aujourd’hui,
comprendre la nature et les effets des blessures sur la victime ou
l’agresseur est un des aspects importants du profilage. Sachant ce qui est
arrivé à la victime, au travers de ses blessures (ou de son manque de
blessure) et autres informations médico-légales, est crucial dans la
compréhension des caractéristiques de l’agresseur. Les profils d’aujourd’hui
demande une connaissance approfondie de la médecine légale afin d’en tirer le
plus d’informations. La communauté actuelle de profilage est constituée de
professionnels et de non professionnels avec des formations et des
expériences diverses. Il peut sembler inutile de préciser que la non volonté
évidente de la communauté de profilers de standardiser et de valider une
méthodologie combinée à la confusion des genres (qui peut faire du profilage
: les forces de l’ordre, des consultants extérieurs ? Quelle formation ?) a
laissé la porte ouverte au meilleur comme au pire. C'est la situation
actuelle en France. © Sylvianne Spitzer psychologie
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