CONSEIL SYLVIANNE SPITZER

EN PROFILAGE CRIMINEL

et CRIMINOLOGIE EN ENTREPRISE

 

 

 

 

 

NI SUICIDES, NI MEURTRES : LES DECES PAR AUTOEROTISME

 

 

 

Copyright mars 2004 – juin 2009, Sylvianne Spitzer

 

 

La pratique de la suffocation et/ou de la strangulation dans un contexte auto-érotique (masturbation) est un acte plus dangereux qu'il n'y paraît et peut donner lieu à des décès controversés. En effet, les forces de l'ordre considèrent en général ces décès comme des meurtres jusqu'à preuve du contraire. Sans compter les répercussions psychologiques pour la famille du décédant. Ces décès surviennent en général pendant des jeux solitaires ("asphyxie autoérotique").

 

Ces cas intéressent peu les professionnels comme le public. Ce désintérêt peut être attribué à une mauvaise interprétation de la situation (suicide ou homicide plutôt qu'accident), un accueil positif à tout type d'activité sexuelle consentie et une répugnance à reconnaître les dangers concomitants à certaines activités sexuelles (par exemple "bondage"/asservissement) et le tabou social relatif aux décès survenus durant une activité sexuelle.

 

 

Historique

Les décès par autoérotisme font leur entrée dans la littérature médicale lorsque que le docteur Bernt (Allemagne - 1821) se pencha sur le cas d'un homme âgé, pendu, nu, les mains et les parties génitales attachées et conclu sur un cas de suicide. Mais en fait ce n'était pas la bonne conclusion. Il fallut que passe un siècle avant que les aspects sexuels soient pris ne compte dans des scénarii fatals. Ce fut, là encore, un médecin légiste allemand, Ziemke, qui en 1926 considéra ces cas comme des décès accidentels.

 

Déjà à l'époque des exécutions publiques il était connu que la pendaison pouvait provoquer une érection et une éjaculation. Ce réflexe certainement du à la rupture de l'épine dorsale, pouvait être interprété comme un signe de plaisir sexuel. On y trouve de nombreuses références dans la littérature du XVIIIème siècle. L'exemple le plus connu est sans doute celui de "Justine" du Marquis de Sade dans lequel Thirhse aide Roland à parvenir à l'orgasme en le suspendant quelques instants.

 

Quelques mois après la publication de "Justine", la première mort par strangulation sexuelle fut décrite à Londres. Le 2 septembre 1791, Franz Kotzwara, un compositeur particulièrement friant des variantes sado-masochistes, rendit visite à une prostituée à laquelle il demanda de lui couper les organes génitaux. Elle refusa, mais accepta de réaliser la strangulation désirée. S'agenouillant, il se suspend avec une corde attachée à une poignée de porte. Cinq minutes après il était mort. La prostituée fut arrêtée pour meurtre, mais fut acquittée sur son témoignage. Les enregistrements de la cours furent détruits afin de prévenir la publicité de ce cas scandaleux. Une copie secrète en fut faite, puis vendue. L'année suivante, cette affaire fut discutée dans un pamphlet anonyme de 46 pages, dont les 29 premières sont dédiées aux effets de la pendaison sur la physiologie corporelle. Ecrit sous un angle masochiste, le pamphlet décrit en détail "la science sublime de la strangulation" et les "vives sensations" qu'elle procure. Ce pamphlet propose des moyens de diminuer les marques et d'accroître la sécurité et le contrôle sur ces actes.

 

Les recherches scientifiques de l'époque ne partagent pas les vues positives sur les plaisir de la strangulation. Au contraire, au XIXème siècle, l'activité sexuelle est condamnée sauf dans le but de la procréation. La sexualité prend un tour médicalisé : on en parle en terme de maladie, de diagnostics et de classifications psychiatriques -sexe comme maladie mentale- et médico-légales -sexe comme crime-. Ce fut le cas pour la masturbation et plus encore de la satisfaction autoérotique par strangulation qui fut étudiée en relations aux désordres mentaux dans les pathologies sexuelles.

 

Les travaux pionniers furent réalisés à Vienne, terre de la psychanalyse comme de la sexologie. On trouve de nombreuses discussions relatives à la strangulation sexuelle dans les travaux de Eulenburg (1895) et d'Ellis (1936). C'est en partie du fait de ces écrits que les médecins médico-légaux devinrent capables d'interpréter certains décès comme accidents survenus lors de strangulations sexuelles. Elles furent enfin décrites par Schwarz en 1952. Elles prirent le nom "d'asphyxie sexuelle" en 1968.

 

On distingue aujourd'hui les accidents autoérotiques "typiques" qui sont le résultat d'une asphyxie par le moyen de compression de la nuque, de la poitrine ou de l'abdomen et des accidents autoérotiques "atypiques" qui impliquent des auto-stimulations sexuelles par d'autres moyens.

 

Mécanismes

L'élément central de ce "syndrome" est la recherche d'effets physiologiques par le déficit d'oxygène au cerveau. Il existe de nombreuses façon d'y arriver: pendaison et strangulation (déficit d'arrivée du sang au cerveau), suffocation (déficit de l'arrivée d'air aux poumons -avec un sac plastique sur la tête par exemple), en compressant les organes de respiration (ligatures abdominale ou pulmonaire), en compressant la nuque (moyen le plus commun), par l'utilisation de certains médicaments ou substances (oxyde nitrique, cocaïne, chloroforme, anesthésiques…) et par noyade. Ce type de stimulation peut être apprécié pour lui-même, mais il est souvent accompagné d'une masturbation. Il est souvent lié à la cordophilie (plaisir d'être attaché et/ou pendu par les cordes ou des chaînes), le "bondage" (asservissement sexuel sous la forme de vêtements et cagoules serrés -latex et cuir), bottes en caoutchouc, bandeaux et baillons, clips dans les mamelons, "piercings", brûlures des organes génitaux et autres tortures auto-infligées, fétichisme, tranvestisme, utilisation de la pornographie (à orientation sado-masochiste) et des miroirs (reflets narcissiques) ou caméras vidéo (qui d'ailleurs permettent l'enregistrement des accidents létaux). Typiquement, plusieurs de ces pratiques sont liées à l'asphyxie sexuelle.

 

Il existe en général un mécanisme de sauvetage (nœud coulissant d'une ligature, couteau à proximité pour couper les cordes, clés pour cadenas ou plus simplement avoir la possibilité de se relever pour arrêter la pression sur la nuque) qui soit a été mal évalué soit n'a pas eu le temps d'être mis en œuvre.

 

Aspects médicaux

En général, la cause du décès est l'asphyxie due à la strangulation (compression de la nuque par liens), aux médicaments, aux chocs électriques (le choc arrête le fonctionnement cardiaque et le cerveau qui privé d'oxygène cessent son activité) ou à tout accident impliquant le déficit de fourniture d'oxygène. Mais, de façon indirecte, cela peut être du à d'autres causes survenant lors de stimulations autoérotiques par exemple : une crise cardiaque due à la pression sanguine, la perforation des intestins, la nuque brisée (chute liée à des auto-attachements non réussis), une hypothermie lorsqu'une personne est incapable de se libérer. Restreindre la respiration c'est non seulement empêcher l'oxygène de rentrer (chute du pH à 6.9) mais empêcher le dioxyde de carbone de sortir (montée du pH à 7.8), ce qui est incompatible avec le maintien de la vie. Et souvent le premier signe qu'il y a arrêt cardiaque est l'arrêt lui-même D'autres dangers viennent s'y ajouter : rupture de la trachée, fracture du larynx, dommages aux vaisseaux sanguins de la nuques, déplacement d'une plaque graisseuse dans une artère de la nuque qui va dériver vers le cerveau et provoquer une attaque, dommage à l'épine cervicale, obstruction aérienne par la langue, aspiration de vomissures. Dans quelques cas rares, la personne qui subit cette asphyxie retrouve tous ces esprits mais est retrouvée décédée quelques heures plus tard d'une attaque cérébrale.

 

Les décès par anoxie peuvent être classés sur la base de la cause du déficit d'oxygène :

 

Classification des décès par anoxie

1 Déficit brutal d'oxygène dans l'environnement (gaz butane/propane)

2 obstruction du nez et de la bouche (suffocation)

3 Obstruction des voies principales de respiration (refoulement/étouffement)

4 obstruction du passage de l'air par pression sur la nuque (strangulation/pendaison)

5 Compression de la poitrine (asphyxie traumatique)

6 Restriction de la respiration par le positionnement (asphyxie de position)

7 Incapacité du sang à transporter l'oxygène vers les tissus (empoisonnement au  monoxyde de carbone)

8 Incapacité des tissus à utiliser l'oxygène (empoisonnement au cyanure)

9 Inhalation de liquides par les voies de respiration (noyade)

 

 

Aspects psychologiques et profil

Dans les "normes" considérées comme naturelles et universelles, l'expérience individuelle de notre propre corps et du plaisir est déplacé et transformé par l'expérience de l'environnement et du désir envers une autre personne ou objets ou bien même canalisée dans des activités mentales, symboliques. C'est le contraire qui prend place dans l'autoérotisme dans laquelle les projections et les investissements émotionnels sont temporairement retirés de l'environnement et réinvestis dans le corps. C'est pourquoi ces pratiques sont considérées comme taboues sur le plan social.

 

L'asphyxie autoérotique est définie comme une paraphilie mais ne fait partie d'aucune nomenclature clinique. Ici, l'orgasme en tant que réaction somatique est un des effets désirés de l'asphyxie issue de la pendaison sexuelle. De plus, apparaissent les effets liés à la peur : vertiges, frissons, chair de poule, palpitations, essoufflement, etc. C'est seulement l'évaluation subjective de ces effets de façon négative (douleur et peur) ou de façon positive (plaisir et sexe) qui en détermine la "qualité". C'est cette ambiguïté entre plaisir et douleur qui s'exprime dans la passion masochiste. Le désir actif dirigé vers les objets apparaît dans la vie bien après les plaisirs passifs. C'est ainsi que cette sensualité ramène à un moment où l'individu était sans défense et dépendant des soins de la personne qui s'en occupait, en général la mère. Ce n'est donc pas rare de voir la réactivation de fascinations passives/incestueuses précoces entre le plaisir et la peur dans les pratiques autoérotiques. Ainsi les rituels peuvent être envisagés en termes de troubles dans l'évaluation positive de l'éveil sexuel qui sera lié à la peur, à la douleur et à la punition. Mais il ne faut pas oublier qu'un décès par autoérotisme est un accident. L'intention n'est pas de mourir mais bien d'avoir du plaisir sexuel.

 

Deux autres théories sont avancées : ce comportement serait motivé par une pulsion archaïque à composantes sado-masochistes de se défendre contre une perte d'auto cohésion. Il peut être interprété aussi dans le cadre d'une théorie psychodynamique de la castration et une érotisation de la mort.

 

En fait, un facteur important dans l'étiologie de ce syndrome fait apparaître, en ce qui concerne les sujets masculins, des antécédents juvéniles de traumatismes (abus sexuels ou physiques) et la plupart ont connus de pair l'éveil à la sexualité et un traumatisme sous l'emprise d'une mère dominante et d'un père physiquement faible. Lorsque les corps sont retrouvés, ils sont souvent vêtus de vêtements féminins et l'utilisation d'objets fétichistes et d'aides de lecture érotique ou pornographique, de miroirs, d'enregistrements ont été retrouvés.

 

L'autopsie psychologique fait apparaître que les décès par asphyxie surviennent principalement dans la population masculine célibataire. Peu de cas survenus à des femmes ont été rapportés, mais alors les femmes portent peu de vêtements (en général les corps sont retrouvés nus) ou utilisent peu de "soutiens" (enregistrements, miroirs,...) à but sexuel. Les cas observés rapportent que ces personnes étaient bien intégrées socialement, sans dossier psychiatrique ni antécédents criminels.

 

Chez les adolescents le rituel est solitaire alors que chez les adultes la tendance est à la pratique en couple (homosexuel ou hétérosexuel). De même, chez les adultes les rituels masturbatoires tendent à être plus "sophistiqués" et d'autres paraphilies (fétichime, transvestime) sont associées dans plus des deux tiers des cas.

 

Tous les âges (de 7 à 70 ans, avec une moyenne d'âge d'environ 30 ans), toutes les ethnies et toutes les couches de la société sont concernés.

 

 

Aspects d'investigation

Un décès survenu pendant des activités autoérotiques mobilise les force de l'ordre, les médecins médico-légaux, la famille du décédé. Comme dans toute mort violente, l'identification, la conservation des preuves, un jeu de photographies de la scène et du corps, les témoignages/entretiens avec la famille et les relations sont nécessaires à une interprétation pointue du cas (par exemple, dans les cas de pendaisons une ligature incomplète doit faire penser à un accident autoérotique).

 

Il faut rappeler qu'une strangulation manuelle est un homicide, en effet nul ne peut s'étrangler lui-même car lors de la perte de conscience les mains se détendent et le souffle est retrouvé. Les enquêteurs essaieront de déterminer si la victime a déjà eu des expériences antérieures d'asphyxie autoérotique auprès de leurs relations. Il faut rechercher s'il y existe des signes de lutte. Vérifier qu'il n'existe pas sur le corps des traces de coups qui pourraient faire penser à un homicide (à différencier des signes de chocs du corps pendant des convulsions). Toute suspension/pendaison devant un miroir, dans une position inhabituelle ou accompagnée de matériel érotique doit faire penser à un accident survenu pendant l'activité sexuelle.

 

Les caractéristiques de la plupart des scènes de décès par autoérotisme sont les suivants :

1.                  asphyxie due de façon évidente à une strangulation soit par ligature soit par pendaison, dans une position telle ou en présence de moyens de sauvetage tels que la mort n'était pas de toute évidence l'objectif recherché.

2.                  preuve de mise en jeu de mécanismes physiologiques afin d'accroître l'éveil sexuel avec moyens de sauvetage.

3.                  preuve d'une activité sexuelle solitaire.

4.                  aides au fantasme.

5.                  mise en évidence ou connaissance d'une activité autoérotique dangereuse antérieure.

6.                  pas d'intention de suicide apparente.

 

La pendaison est la cause de la mort dans la moitié des cas (avec suspension incomplète dans plus de 60 % des cas) et l'asphyxie avec sac plastique dans un tiers des cas.

 

Les décédés sont retrouvés dans leur chambre ou dans leur salle de bains, la porte de la pièce étant fermée à clé.

 

 

Conclusion

Les personnes qui s'engagent dans un comportement d'asphyxie autoérotique le pratiquent généralement dans l'ignorance totale de leur environnement proche. Aussi il est difficile d'évaluer efficacement le nombre de victimes potentielles / réelles.

 

L'American Psychiatric Association estime que ces décès concernent une personne par an par million de personnes, soit environ 250 morts par an rien qu'aux Etats-Unis mais ce syndrome semble être plus commun que le nombre de cas rapportés (entre 500 et 1000 selon les forces de l'ordre) et est en augmentation chaque année. Les chiffres sont les mêmes pour la Suède ou la Scandinavie. Quant aux données issues de l'Australie, de l'Angleterre et du Canada, elles suggèrent jusqu'à 2 décès par million de population détectés et rapportés.

 

Ainsi, les professionnels (forces de l'ordre, praticiens) doivent être capables d'interpréter une scène de décès autoérotique sans émettre de jugement à valeur personnelle (comportement déviant) qui amènerait à une déclaration de cause de décès inexacte (suicide ou homicide) et cela d''autant plus que les familles sont souvent peu disposées à fournir des données relatives aux circonstances dans lesquelles le décédant a été trouvé.

 

 

 

 

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